L’origine des Boufets
La danse des « Boufets » très répandue en Provence se retrouve sous d’autres formes dans d’autres régions comme les « soufflaculs » dans le Jura.
Comme dans toutes danses traditionnelles, les « Boufets » puisent leur origine aux sources de la civilisation agraire.
L’homme a toujours essayé par des représentations d’objets ou d’animaux, des gestes spécifiques, de chasser les mauvais esprits qui pourraient entraver l’acte de régénération et d’encourager les divinités propices du sol dont sa vie dépend.
C’est ainsi que les figures précises de la danse, telle que spirale, enroulement, encerclement, dédoublement, renversement, ainsi que l’instrument employé par les « boufetaires » le soufflet, le costume blanc des jeunes gens et les grelots qui s’agitent à leurs chevilles, sont autant des symboles. On sait aussi que les sauts en cadence sur un pied sont des appels pressants à la végétation, que les vêtements blancs, les grelots, mettent en fuite les mauvais esprits.
La danse des « Boufets » est donc bien un rite de fertilité comparable aux Olivettes et au Bakubèr dans laquelle le soufflet a pour mission d’insuffler des for es nouvelles à la Nature endormie. D’ailleurs, le caractère des paroles prononcées, le fait que les sorciers utilisaient le soufflet pour chasser les mauvais esprits, attestent le sens rituel des « boufets », destinés à agir sur la Nature et sur les astres pour promouvoir la fertilité.
La danse
Les danseurs arrivent tantôt à « péd cauquet », en boitant en file, soufflant tantôt au postérieur de leur camarade tantôt sous les robes des filles qui assistent à la cérémonie, hantent quelques couplets aux carrefours, sur les places, où devant la maison d’une personnalité locale, puis repartent bien fièrement le corps bien droit, le soufflet sous le bras pour recommencer un peu plus loin leur folle sarabande, accompagnés au son des galoubets et tambourins, ponctué par des coups de tromblons et sans oublier l’oeil moqueur d’une lune de papier, symbole des cycles de la Nature.
Il est d’usage d’offrir aux « boufetaires » des ganses, bugnes, friandises, du vin du pays, ce qui explique leur allure moins fière en fin de soirée …
Texte de Monique BALDELLI, La Brissaudo, Vence
La chanson